Y a-t-il, de nos jours, encore quelque chose qui entre dans la catégorie de « vie privée »? Apparemment, non. À cette ère où les réseaux sociaux sont rois, voilà qu’on apprend que des détails très intimes de la vie d’une femme, comme son cycle menstruel et sa dernière relation sexuelle, sont désormais partagés, sans son consentement direct… Désolé de vous l’apprendre, mesdames, mais Facebook connaît peut-être la fréquence de vos ébats sexuels!
Utilisez-vous une application « menstruelle »? Vous savez, ces applis qui sont très pratiques pour vous indiquer la période du mois lors de laquelle vous serez en pleine ovulation, puis celle où vos règles risquent de se pointer, question de vous éviter de trop faire le saut? Elles sont pratiques, ces petites applications, on ne peut pas le nier. Cependant, c’est quand même effrayant – osons même perturbant – de savoir que les réseaux sociaux les voient comme un autre moyen de nous espionner, d’accumuler des informations sur nous, éventuellement dans l’objectif d’ensuite pouvoir trouver un moyen de nous vendre quelque chose. Doit-on crier au scandale? Euh, oui, on se permet de le faire!
Mes règles, elles sont à moi, OK!
Sérieusement. On jase là. Mais y a-t-il quelque chose de plus personnel, à une femme, que ses menstruations? En quoi celles-ci regardent-elles les autres? Et honnêtement, pourquoi ça devrait intéresser les autres? On va se le dire : les menstruations, il n’y a rien de le fun là-dedans. Mais, c’est intéressant pour l’argent, voyons. Pour la même raison qui se cache derrière toute chose : faire de l’argent, remplir les poches d’une tierce personne qu’on ne connaît ni d’Ève ni d’Adam!
C’est ainsi qu’une récente étude révèle que de populaires applications dites menstruelles (comme MIA Fem, Maya et My Period Tracker) partagent les données personnelles de leurs utilisatrices, notamment avec Facebook, avant même que celles-ci aient la possibilité de consulter et d’accepter leur politique de confidentialité. À titre informatif : les applis Period Tracker, Period Track Flo et Clue Period Tracker, elles, ne feraient pas parties de celles à divulguer les informations privées d’une femme.
Oh! Mais comment osez-vous?
Ça fonctionne comment, au juste, ce partage de données? Disons que vous voulez avoir recours à une de ces applications. Lors de votre première utilisation, on vous demandera de confier comment vous vous sentez et une liste de symptômes potentiels (acné, gonflements, maux de ventre et de tête, etc.) vous seront proposés, afin d’établir votre état physique et mental, à la période du mois de votre inscription.
Le fameux partage de données s’effectue ensuite sans que vous ne vous en rendiez compte, évidemment, par le biais du kit de développement logiciel de Facebook. Celui-ci collecte lesdites données (incluant les moyens de contraceptions et un aperçu au jour le jour des humeurs d’une personne) pour ensuite aider la plateforme à cibler des pubs en conséquence. Du coup, les annonceurs publicitaires sont en mesure de vous présenter des messages promotionnels qui vous parleraient, à vous directement, en fonction de votre humeur à un moment précis du mois où vous seriez possiblement intéressée à acheter un quelconque produit! Ça semble complètement tiré par les cheveux, n’est-ce pas? On aimerait bien que ce le soit, mais c’est tristement vrai…
Et c’est ainsi que la même enquête révèle que parmi les données transmises à Facebook – en plus de votre moyen de contraception priorisé et de vos symptômes physiques et émotionnels – on retrouve la date de vos règles, mais aussi celle de votre plus récente relation sexuelle…
À noter : depuis les révélations de cette étude, l’application Maya ne ferait plus de partage de données dans le dos de ses utilisatrices.
Doit-on crier au scandale? Euh, oui, on se permet de le faire!