Dans son rapport dévoilé lundi, le coroner responsable de faire la lumière sur l'attaque d'un chien ayant mené à la mort de Christiane Vadnais en juin 2016 décrit un animal « extrêmement frustré, agressif et violent ». La famille de la victime déplore cependant qu'un flou subsiste quant à la race du chien.
Un texte de Marie-Ève Trudel
« Là où j'ai un gros point d'interrogation, c'est qu'on ne parle pas du pitbull du tout. Pour lui [le coroner], c'est juste un chien », déplore le frère de la victime, Gaston Vadnais.
Selon le coroner, les analyses montrent que le chien de 33,8 kg abattu par les policiers était à 87,5 % de la race American Staffordshire Terrier. Le propriétaire avait quant à lui mentionné aux policiers qu'il s'agissait d'un pitbull brun.
Par ailleurs, le résultat d’un test de dépistage de la rage s'est avéré négatif.
Un chien agressif
Selon le coroner, « il est probable que ce chien soit mal socialisé depuis longtemps, laissé seul fréquemment durant des périodes prolongées, qu’il est sous-stimulé, qu’il manque de compagnons canins et qu’il manque d’exercice. Ces facteurs ont probablement produit un chien extrêmement frustré, agressif et violent », peut-on lire dans le rapport du coroner Dr Ethan Lichtblau.
Le décès de Christiane Vadnais est dû à une attaque par un chien qui a causé un traumatisme ayant entraîné des hémorragies artérielles importantes, un choc hypovolémique. Il s'agit d'un décès violent.
« On dit [dans le rapport] que ma soeur était au mauvais endroit au mauvais moment... Elle est chez elle », s'indigne Gaston Vadnais.
Gaston Vadnais salue néanmoins la recommandation du coroner pour la création d'un registre des chiens dangereux.
Le chien qui a tué ma soeur, c'était sa troisième attaque. Le propriétaire du chien a un [casier] criminel. Il n'a pas le droit de port d'armes, mais il a une bombe dans les mains. C'est une question qu'on se pose.
Un « décès violent »
L'autopsie a révélé des lacérations majeures sur les membres de la victime « dont certaines sont béantes et profondes » et qui correspondent à la dentition d'un chien.
La pathologiste au dossier a conclu que Christiane Vadnais était vivante au moment de subir ses blessures.
« L'autopsie a toutefois dévoilé une maladie coronarienne sévère qui aurait pu abaisser le seuil de tolérance de Mme Vadnais à l'hémorragie, à l’effort physique et à la douleur, et ainsi, entraîner un décès plus rapide », peut-on lire dans le rapport.
Les informations recueillies par le coroner ne permettent pas de déterminer la durée de l'attaque subie par Christiane Vadnais.
Avec la collaboration de Maude Montembeault