La démolition de l'Hôpital Saint-Luc entre dans une phase importante. L'entrepreneur chargé des travaux s'attaquera dès samedi à la grande façade du côté du boulevard René-Lévesque, où deux voies seront fermées à la circulation ce week-end.
Cette opération fait partie des travaux de la dernière phase de construction du nouveau Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).
Les broyeuses à béton sont nombreuses autour de l’Hôpital Saint-Luc. Elles s’attaquent lentement à sa structure, malgré la circulation automobile sur la rue St-Denis et la présence des patients au CHUM.
Tout est fait pour atténuer les inconvénients de ce chantier de démolition.
« L'objectif, c'est de ne pas déranger les patients », soutient le directeur associé du projet de construction du nouveau CHUM, Jacques Morency.
Il y a tout un système de communication qui est en place dans le nouveau CHUM pour rapporter une plainte quelconque, un inconfort créé par la démolition.
Les travaux ont commencé au mois d’octobre. Il y a plusieurs étapes à respecter, explique le chargé de projet chez Pomerleau, Vincent Martel.
« La décontamination des lieux qui implique des produits dangereux, notamment de l'amiante, du plomb, du mercure et tout ce qui peut se retrouver dans un hôpital de ces années-là, dit-il. Par la suite on procède à la démolition intérieure […] On est maintenant rendu à l'enveloppe et […] à la démolition structurale du bâtiment. »
L’édifice qui abritait les pharmacies a été détruit, juste à côté des 14 étages du bâtiment principal construit dans les années 30.
Des jets d'eau contribuent à neutraliser la poussière.
Selon Vincent Martel, l'une des étapes les plus délicates consistera à enlever les parois qui jouxtent le nouvel hôpital.
« On se retrouve à avoir une distance de moins de 30 pouces de l’hôpital à démolir aux abords d'un hôpital en opération, avec des restrictions extrêmement strictes, notamment sur le plan du bruit, de la poussière et des vibrations », indique-t-il.
L’un des objectifs est aussi d’éviter le gaspillage.
« On récupère tout ce qui est récupérable », souligne Jacques Morency. « Métaux, brique, béton », énumère-t-il.
Il y aura aussi quelques souvenirs à recycler.
« On a récupéré certaines pierres décoratives dans le haut du bâtiment, qui vont être intégrées au nouveau CHUM. », dit M. Morency,
La démolition de l’Hôpital Saint-Luc ne semble laisser personne indifférent.
Il y a beaucoup de nostalgie. Par les parois vitrées, on voit beaucoup de gens qui sont intéressés et attristés. On voit même des gens pleurer.
D'ici le mois de juillet, il ne restera plus grand-chose de l'Hôpital Saint-Luc.
Le CHUM, lui, devrait être complété à la fin 2020.
D’après un reportage d’Anne-Louise Despatie